Le français est travaillé à partir de situations concrètes : comment parler quand on cherche du travail, comment prendre rendez-vous avec des médecins ou dentistes par téléphone, comment s’entretenir avec l’enseignante ou l’enseignant de son enfant, comment expliquer où on a mal, comment suivre son chemin dans le métro avec un plan, etc. Dans un groupe les gens se connaissent, se parlent, se questionnent, discutent ensemble, et cela avance considérablement le travail – les gens apprennent réellement entre eux, établissent des corrélations entre des situations, dans ces domaines comme dans leurs métiers.
Chaque bénévole a sa façon de travailler. Cependant une conclusion s’est imposée à toutes et tous. Le bon « ordre » dans l’apprentissage c’est : l’oreille / la bouche / l’œil / la main. Autrement dit : il faut commencer par s’assurer que le son est bien entendu par l’oreille ; que la bouche le répète clairement ; associer ensuite l’œil, qui lit l’écriture correspondant au son ; puis la main qui l’écrit.
Il est important de donner à entendre le rythme d’un mot, par la bouche, en le décomposant en syllabes repérables, en l’isolant dans la phrase découpée par des silences entre chaque mot, équivalent des blancs sur le papier. Celui qui n’a jamais écrit a tendance à coller les mots les uns aux autres, à les disposer au hasard sur la feuille. Rien de cette structuration ne va de soi.